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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 20:42

Vous avez sans doute tous vu comme moi le zapping d’hier soir (01/12/2010) : un gars qui avale un vomitif, se répand lamentablement sur le trottoir et s’abaisse à lécher son dégueuli, pour avoir mille dollars, que lui fait miroiter en ricanant le présentateur de cette émission répugnante.
Quand on pense qu’on a touché le fond, il se trouve un truc comme ça pour nous montrer qu’on peut faire pire. Comment comprendre ? comment accepter ? comment juger tout ce qui se passe sous nos yeux ?
L’argent !
Ce pauvre type est-il si fauché qu’il en oublie toute sa dignité d’homme ? est-il si avide qu’il puisse accepter une si grande humiliation ?
Mille dollars ! il faudrait qu’il vienne une fois par semaine nous dégueuler sur le trottoir et tout ramasser avec sa langue pour nous amuser et pour, lui, vivre « décemment ». Décemment ?!
Et pourquoi les organisateurs font-ils ce genre d’émissions ? parce qu’il y a tant de nos concitoyens, qui ont atteint un degré de débilité si navrant que c’est à s’en arracher les cheveux, qui ne demandent qu’à regarder.
L’émission se justifie par le public qui la regarde et le public en redemande parce qu’il est laminé intellectuellement.
Les médias nous prouvent tous les jours qu’on est à leur merci. Ils peuvent claquer des doigts et on fera tout ce qu’ils nous ordonnent. Tout.
Voilà le monde où tu vis, mon fils. Un monde qui n’a pas su s’élever, mais qui, au contraire, s’est laisser engouffrer dans l’abîme. Parce qu’il a laissé l’argent être son maître.
Désolé de t’avoir contraint à naître là-dedans.
 

 

« t’es pas né dans un chou, mais plutôt dans un trou
   qu’on remplit tous les jours comme une fosse à purin »
Mickey 3D

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 17:41

Ne tirons pas sur le pianiste !

 

Je comprends la colère ou le dégoût de ceux qui entendent ce genre de "chanson" (style René la taupe). C'est vrai qu'il y a le monde du gars qui pointe à l'usine et qui a du mal à joindre les 2 bouts, et celui de certains, comme cette fameuse Séverine qui se vante d'avoir torché un truc en 5 min. et d'avoir touché 1000€ pour ça. C'est à nous dégoûter du monde. Et la question est justifiée : dans quel monde vit-on ?

En fait, il faut voir que Séverine, elle-même, est dégoûtée. C'est pour ça qu'elle essaie de se faire sa propre pub en disant à la radio qu'elle est l'auteur de cette chanson qu'on peut aisément qualifier de débile. Mais ce que, elle, elle voit, c'est que son employeur, Jamba, se fait un fric monstre là où elle n'a eu que 1000€. Parce que ce sont les annonceurs qui touchent dans cette histoire. Plus tu cliques sur leurs encarts, plus ils comptabilisent. Quand on voit que certaines vidéos de René la taupe ont été visionnées près de 13 millions de fois, même si Jamba ne touche qu'un cent par click, ça fait déjà un bon paquet.

Alors, en fait, Séverine est – j'imagine – une étudiante qui a su, par débrouillardise, trouver un (très petit) filon, mais ce n'était qu'une action ponctuelle. En revanche, les Jamba et autres vendeurs de vent, il y en a un certain nombre. Et, tous, ils ne cherchent que le « buzz » (c'est-à-dire, vendre du vent). Et ils y arrivent très bien, car le système le leur permet. Et, mine de rien, vous n'arrêtez pas de cliquer dessus, et donc, de leur donner de l'importance.

« Dans quel monde vit-on ? », te demandes-tu. T'as raison. C'est bien de se poser la question.

Or, se poser la question, c'est déjà admettre qu'on en voudrait un autre. Il se trouve que j'en propose un autre. Alors, je t'invite à lire les pages de ce blog pour voir si ça t'inspire.

 

PS: je ne gagne rien sur le nombre de clicks que tu auras fait, ni sur le fait que tu lises ou non ;)

c'est juste que ça me ferait plaisir de partager quelques idées sensées avec toi.

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 21:45

“Ils sont la risée du monde entier”, nous dit-on, “désolant”, “indigne”, etc.

C'est intéressant d'observer comment, dès qu'on se rebelle, dès qu'on fait savoir à sa hiérarchie qu'elle ne tient en place que parce qu'on le veut bien, elle se met à trembler et à pousser des cris d'indignation : le monde footballistique est en émoi devant ce spectacle “lamentable” offert par l'équipe nationale de France.

Alors, on entend les cris du staff qui ne tient plus ses troupes, mais aussi celui de la porte-parole de la “France” dans les stades de l'Afrique du Sud, qui s'offusque de voir tout ce déballage et qui aurait préféré qu'on lave le linge sale en famille. C'est sûr que de crever son abcès comme ça et le voir gicler à la face du monde, c'est pas très raffiné, mais, c'est bien connu, les footballeurs ne sont pas (grassement) payés pour avoir du tact.

Et puis, et puis, il y a tous ces investisseurs qui ont payé cher pour que les champions français se délectent de leurs boissons pétillantes et se conduisent en sauveurs de l'humanité – ensemble, évidemment, avec la bonne assurance – en taclant toutes les embuches, en écartant tous les obstacles et les tuiles qui pourraient nous tomber sur la tête. Pour eux, c'est la catastrophe : tout cet argent investi pour pouvoir nous tromper perfidement et dont ils ne pourront pas voir les retombées à cause de cette image navrante que nos héros donnent d'eux-mêmes.

Mais que sont-ils donc allés faire dans cette galère ?! Si seulement la main de Thierry avait été sifflée... tu vois, on ne force pas le destin. Il fallait simplement laisser couler et se préparer pour la coupe d'Europe. Mais, là encore, il y avait la pression de tous ceux qui avaient investi en eux.

Ceci dit, ne croyez pas que lesdits investisseurs se soient appauvris. Ils ont juste une ligne avec des chiffres rouges. Mais, ils ont bien plus d'une ligne dans leur bilan. Nous voilà rassurés.

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 18:06
 

Le „grand chelem“, „emporter une victoire écrasante“, „gagner“, „être au coude-à-coude“, „la mobilisation des français“...

Vous ne trouvez pas tous ces termes sportifs, voire martiaux, choquants quand il s’agit d‘élections ?

Nos politiciens se battent pour emporter une „victoire“. Ils font du sport !

Alors que parmi nous, il y a des gens qui finissent leur mois sur les dents et qui sont obligés de manger des trucs qu’on ne peut même pas qualifier de bouffe, eux, ils jouent. Et, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils se „félicitent“ de tout et n'importe quoi. Et quand, manifestement ils ont perdu, ils doivent se „donner le temps d’analyser le message qu’ont voulu leur faire passer les français“...

Ce serait drôle s’il n’y avait pas tous ces gens sur la paille.

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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 15:34
 

André Burguière, dans le Nouvel Observateur d'un numéro paru en 2007, – mais que je découvre aujourd’hui, alors que je cherche à comprendre les causes de la banqueroute islandaise (au passage, je suis tombé sur un site très intéressant qui en vaut le détour :  les chroniques du Yéti) –, André Burguière, donc, nous présente le livre « L’Islande des Vikings » de Jesse Byock qui nous assure que « Les Vikings n’étaient pas les brutes épaisses dont les moines, apeurés par leurs raids en terre chrétienne, nous ont transmis l’image. »

Et il titre son article sur le sujet :


« Les Vikings d’Islande inventèrent du Xe au XIIIe siècle la démocratie sans Etat et sans séparation des pouvoirs. Une société fraternelle racontée par Jesse Byock »


Et voici ce qu'on apprend en lisant l'article :


« Trois siècles d’indépendance, au cours desquels est née une société originale, qui a su à la fois contenir la violence et freiner le développement des formes d’exploitation sociale ou des hiérarchies, tout en empêchant l’installation d’un appareil d’Etat pesant et autoritaire. »


« Ces pratiques reposaient sur un sens très politique du compromis et sur le respect d’un code juridique constamment réadapté à l’intelligence des situations. »


Et de conclure :


« L’apport essentiel de la culture scandinave à la civilisation européenne est là. Sans doute l’idée dérange-t-elle les Français : leur propre histoire les a habitués à voir dans l’Etat la source et le vecteur obligés de la civilisation. Mais elle permet de comprendre que le modèle suédois ou danois, hier ignoré ou dédaigné, aujourd’hui porté aux nues, soit si difficile à importer en France. »


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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 18:34
 

L'article qui suit n'est pas tendre. Il est même plutôt acerbe. Mais j'estime que certaines vérités doivent être dites. Pour crever l'abcès.

Il concerne la rubrique « le journal des sports » qu'on peut entendre sur Europe 1, tous les matins à 6h15. Mais, au-delà, il s'adresse à tous les journalistes de tous les médias français. Français, je souligne, car les étrangers sont d'un niveau beaucoup plus élevé. Désolé de vous le dire si brutalement, mais c'est la triste réalité.

 

Prenons donc cette émission du matin : « le journal des sports ».

C'est une vraie catastrophe, vous ne trouvez pas ?

On n'apprend rien sur aucun sport ni sur aucun résultat !

Par contre, chaque jour compte son lot de frustration du sportif français qui est tantôt 18e tantôt 36e... avec interview en prime pour bien nous faire pleurer. Et cela se termine immanquablement par un « on croise les doigts pour le suivant ». Ils auraient dû appeler l'émission : « le journal des lamentations ».


Alors, outre qu'ils ne font absolument pas de journalisme avec cette émission, ils contribuent à rendre le peuple français pleurnichard et morose. Le sport français ne se portera pas mieux avec cette manière de faire (et nous non plus). Et si leur intention était de réveiller en nous la fibre patriotique, ce n'est pas non plus la bonne manière.


Mesdames et messieurs les journalistes, vous savez mieux que moi que votre manière d'être et de nous parler déteint sur les nôtres. Toute la population finit par être comme vous. Vous nous influencez, c'est un fait (ne faites pas semblant de l'ignorer, vous savez très bien ce que je veux dire). Nous vous imitons dans nos conversations, et notre façon de penser n'est qu'une réplique de la vôtre. Tout ce que vous savez et que vous nous transmettez, nous l'ânonnons pour en faire la « pensée » française. Vous avez donc une responsabilité énorme sur la façon de présenter vos émissions. Si, à la base, vous dites des conneries, c'est la France entière qui les dit.


Ce que je vous propose, c'est d'arrêter de pleurnicher dans le micro et simplement de faire de l'info. De façon professionnelle.

Apprenez d'abord à prononcer le nom des personnalités étrangères ainsi que des lieux que vous citez – c'est inouï ! le français est le seul à ne pas savoir prononcer le nom des sportifs étrangers ni des villes où se déroulent les jeux (et il en est de même sur le plan politique) – et racontez-nous les faits avant tout. Dans un journal des sports, on aurait aimé savoir qui a terminé sur le podium dans telle ou telle discipline. Et la seule chose qu'on apprend, c'est que notre pauvre français a fini 18e.

Evidemment, vous pouvez y mettre toute la palette émotionnelle que vous souhaitez (vous avez le droit d'être humain ; on ne vous demande pas d'être des robots), mais n'oubliez pas l'essentiel : on veut être informés.


Si vous voulez que la France se ressaisisse et qu'elle sorte de la morosité, commencez par vous ressaisir vous-mêmes et donnez-nous le bon exemple, puisque c'est votre voix qui porte. C'est à vous de faire les premiers efforts.

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 19:12
 

Je me suis intéressé à la seconde partie de l'émission, alors qu'Elisabeth Guigou et Eric Woerth étaient sur le plateau.

 

Thierry Ardisson (TA) nous présente Eric Woerth (EW) : ministre du budget des comptes publics et de la fonction publique accusant un déficit public en 2009 de 138 milliards d'euros. En 2008, c'était 66 milliards, moitié moins.

« La crise est passée par là », se défend EW.

TA : « D'après la cour des compte, 12 milliards sont dûs à la mauvaise gestion de l'Etat. »

EW : « C'est un problème de méthode de calcul. La cour des comptes dit que 90% du déficit est dû à la crise. Moi, je dis que c'est 100%. C'est pas à cause d'une augmentation des dépenses. Bon, il y a des dépenses de relance, on est bien obligé de relancer, mais en même temps il y a une chute incroyable des recettes, on a perdu 60% des recettes avec les impôts sur les sociétés par exemple. »

Et il ajoute : « Le président a été remarquable dans la gestion de cette crise. Il fallait sauver le système bancaire, et il l'a fait. Donc les banquiers ils doivent être contents. Ils peuvent prêter aux entreprises, aux PME... »

« Ils sont contents, sauf qu'ils prêtent pas », rétorque TA.

TA : « La dette de l'Etat est de 1500 milliards d'euros. »

EW : « Il faut savoir que dans les autres Etats, c'est souvent des dettes plus importantes. Les japonais sont plus endettés que nous, les américains aussi... Aujourd'hui les allemands ont un niveau d'endettement très légèrement inférieur à nous. Les Etats sont aujourd'hui, endettés. C'est la réalité des choses. »

Elisabeth Guigou : « Les dettes vous les avez quand mêmes creusées en accordant des allègements fiscaux à des gens qui en avaient pas vraiment besoin. Ça c'est un manque à gagner pour les recettes de l'Etat. Et vous parlez de la dette en disant que ça fait 30 ans que ça a toujours existé. Moi j'ai appartenu à un gouvernement [Jospin] où on avait réussi à baisser la dette par rapport au produit intérieur brut. Depuis que vous êtes là, 2002, ça n'a cessé d'augmenter. Alors, la crise d'accord, mais vous êtes largement responsables et du déficit qui a augmenté et de la dette qui a augmenté. »

 

Après ça, vint l'édito de Blako. On en retient :

les retraites coûtent 10 milliards supplémentaires par an alors que

  • les exonérations de charges accordées chaque année à des entreprises s'élèvent à 20 milliards

  • les entreprises du cac40 en 2009 on fait une économie de 8 milliards grâce aux paradis fiscaux (donc impôts non payés)

  • le total de la fraude fiscale est estimé à 50 milliards

  • niches fiscales : 140 milliards de manque à gagner (d'après la cour des comptes)

pour les retraites, l'Etat nous propose

  1. augmenter l'âge du départ

  2. diminuer le montant des retraites

  3. augmenter les cotisations

 

TA : « Pourquoi ne pas prendre l'argent où il est : chez les riches? »

EW : « Cela veut rien dire. C'est une vision démagogique des choses. »

TA : « Pas du tout. Pour sauver les banques on trouve de l'argent... »

EW : « Les banques doivent rembourser, alors qu'aux retraités on ne leur demandera pas de rembourser »

Puis d'ajouter : « Le jour où on aura tué les entreprises en France, il y aura plus de travail, plus d'argent, plus de ressources, plus de richesse. C'est aussi simple que ça. »

 

C'est alors que vint le moment le plus marquant de l'émission : l'invité de 20H.

 

TA : «  Le ministre de l'agriculture, Bruno Lemaire avait annoncé une chute du revenu des paysans de 34% en 2009. Pierre Priolet, agriculteur, entends ça à la radio et, outré, les appelle. »

« Pierre se lance dans la production de pommes et de poires à Mollèges en Provence, début des années 90, quand la grande distribution ne veut plus acheter aux grossistes mais s'adresse directement aux producteurs. Il achète 13 ha de terrain. Attend 10 ans pour commencer à récolter. Investit 600 milles euros. La commercialisation commence en 2000. Et de 2000 à 2010, il n'est bénéficiaire que pendant 2 ans. 2009 est particulièrement catastrophique avec des pertes s'élevant à 120 milles euros. Vend un bâtiment d'exploitation pour payer les dettes.

Son exploitation : 12 centimes le kg des poires qui lui coûtent 40 centimes. Ces poires sont vendues 2,80 à 3 euros dans les grandes surfaces. »

Pierre : « J'ai l'impression de vivre dans une autre planète. On se jette des arguments. On fait croire qu'il y a 2 camps. Mais y a pas de camp. Il y a 2 camps qui veulent accéder au pouvoir. Mais y a nous. 50% de la population ne vote pas. Tous ces gens qui sont sans voix et qu'on cherche même pas à attirer. »

TA : « Les prix sont faibles, mais en plus, il ne les connait pas quand il vend. Il vend à des centrales d'achat qui revendent à la grande distribution. Mais les centrales (peu nombreuses) ne définissent pas de prix, car celui-ci dépend du prix de vente aux grandes distributions...

A la retraite, il gagnera 697,13 euros/mois. »

Pierre : « C'est la double peine. On travaille 46 ans, de 8 à 14 heures par jour. Les ¾ sans Week-End et très peu de congé. A la fin, on leur donne une retraite de misère. Un mépris absolu. Le paysan est un exploité agricole. »

« Notre société ne pense qu'au profit immédiat. On est prêt à gagner n'importe quoi sur n'importe qui, pourvu que ce soit rapide. L'agriculteur quand il plante, quand il investit dans les animaux, quand il arrive à concevoir son exploitation, il fait un acte de création. On a face à nous une société de jouisseurs où tout est permis. Et quand on achète des produits en Chine, où on sait très bien que l'enfant gagne 5c de l'heure, on s'en fout ; c'est moins cher. »

« Le vrai débat, c'est un débat de fond. L'agriculteur a envie de mettre l'homme au cœur de la vie, au cœur de la société. Et si on est attaché à notre métier c'est qu'il y a des racines. On est en prise directe avec la vie. »

« Les politiques ne peuvent pas aider. Pas comme ça. J'ai entendu le débat de tout à l'heure. J'avais envie de me tirer une balle dans la tête... en fait, ils parlent d'eux. Ils parlent pas de nous. Il y a des milliers de travailleurs, des milliers de chômeurs en fin de droit, sans aucune reconnaissance. »

« On est dans une crise qu'on nous cache. A force de mentir à tout le monde, on croit à ces mensonges. C'est ça qui m'inquiète. La chance de l'agriculteur, c'est qu'il est seul dans son champ. Il réfléchit. Y a pas de brouillage à sa réflexion. Et quand on réfléchit, qu'on observe qu'on arrive à créer de l'argent avec du vide – j'observe un bénéfice de 50 milliards de la BNP cette année –, j'ai vraiment le sentiment de vivre au pays des faux-monnayeurs. Parce que l'argent, c'est le travail. Le travail c'est l'outil. On oublie ces vérités premières. Et quand on fera les vrais comptes, quand on s'apercevra que le pays est à l'arrêt, et que tous ces milliards annoncés sont du vent, on verra à quel point c'était important d'être les pieds dans les racines.

On souffre. On sait qu'on souffre. On sait qu'on est pas les seuls à souffrir. Y a énormément de gens qui travaillent dur. Ils sont méprisés, pas considérés. Un déni d'existence. Et c'est ce déni d'existence qu'il faut dénoncer. C'est pas de tirer une balle dans la tête de quelqu'un. De toute façon, si ça continue comme ça, l'occasion à tout sera donnée. »

« Aujourd'hui, il faut qu'on change la donne. Il faut qu'on accède enfin au consommateur. On a tous une petite partie de terrain qui est convoitée par quelqu'un qui veut y mettre sa maison et nous ne pouvons pas le faire. On mettrait 1000 m2 par exploitant agricole. 330 milles exploitants agricoles. 40% de cette somme serait donnée à la trésorerie de l'agriculture pour lui permettre de respirer. Et 60% iraient à un fond où les actionnaires seraient les agriculteurs. Ce fond permettrait d'acheter des magasins simplement pour vendre directement au consommateur à prix coûtant. Ça permettrait d'employer des vieux et des jeunes, de leurs donner une chance, avec des CDI... nous, on pourrait enfin communiquer directement avec le consommateur sur nos produits et sur leur vrai coût. »

« Ce projet, il est fou. Mais je pense que si on n'a pas de folie dans la vie, il vaut mieux disparaître. »

Thomas Legrand: « Pierre nous décrit un système d'une simplicité naturelle, et il finit sa démonstration en nous disant que c'est fou. On en arrive à penser que les choses simples et naturelles, c'est de la folie, alors que les fruits qui font des millions de kilomètres qui font le tour du monde et qui sont pas bons, ce serait naturel. »

Pierre: «  on a spécialisé la France dans l'intelligence. L'intelligence, c'est 150 euros de l'heure. Comment ils payent nos Airbus, nos avions de guerre, nos missiles dont on est si fier ? Avec des fruits qui sont payés avec 1euro de l'heure à ceux qui travaillent. »

 

Que d'émotion ! Et que de frustration !

Cet homme n'est pas un cas isolé. Si on comprend sa douleur, c'est parce qu'on ressent à quel point le système dans lequel nous vivons est injuste. Et comme l'a très justement relevé Thomas Legrand, toute proposition sensée améliorer la situation, même remplie de bon sens, est considérée comme de la folie, car on sait qu'on n'a pas la moindre chance. On est comme un pot de terre face à un pot de fer.

Ceux qui veulent changer ne peuvent pas et ceux qui peuvent ne veulent pas. Ne vit-on pas dans un monde bizarre ? Combien de temps doit-on continuer à se laisser faire ainsi ? Je vous le demande.

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