On connaît l’effet « grenouille dans la marmite » : une pauvre grenouille se
retrouve dans l’eau de la marmite qui chauffe… au début, tout va bien, c’est même plutôt agréable ; et, comme la température de l’eau ne monte que lentement, notre grenouille ne s’inquiète pas
tandis que son corps s’acclimate aux nouvelles conditions... jusqu’à finir par bouillir.
Ce que j’appelle « l’effet Hulk » est assez similaire finalement : Bruce Banner est un gars sympa qui ne ferait pas de mal à une mouche ; mais, on n’arrête pas de lui faire des crasses qu’il
supporte sans rien dire ; or, intérieurement, la tension monte, monte, jusqu’à ce que ça pète ; et là, il devient le grand monstre vert qui casse tout.
J’ai le sentiment que nous fonctionnons un peu comme ça.
Au lieu de réfléchir aux conditions qui nous sortiraient vraiment de la crise, on cherche à s’y engouffrer, presque par plaisir, pour avoir le loisir de râler.
Pourquoi ne s’intéresse-t-on pas aux alternatives proposées ici et là ? Pourquoi
ne discute-t-on pas autour de propositions concrètes qui nous donneraient au moins l'illusion d'agir pour s'en sortir ? Pourquoi gueulons-nous « au scandale » plutôt que de dire « stop, là
il faudra reconsidérer sérieusement les choses » ?
Mais, peut-être sommes-nous tous las et résignés ? Peut-être nous sentons-nous impuissants face au désastre qui nous tombe dessus, et nous restons là, amorphes, comme pétrifiés ?
J’ai envie de dire : « bougeons-nous ! ». Mais, je n'entends aucun écho.