Notre héritage islamo-judéo-chrétien nous pousse à considérer le Bien et le Mal comme 2 piliers entre lesquels, tels des pendules, nous balançons. Nietzsche a même tendu une corde entre les deux et nous a enjoint de nous diriger dans la “bonne” direction sous peine de retourner à l'état de Bête. Et les églises, mosquées et synagogues n'ont de cesse de nous “laver” de nos péchés dans lesquels nous ne manquons pas de nous empêtrer sans jamais pouvoir en sortir. Tout ça à cause de ce péché originel, ce péché des péchés : avoir osé croquer la pomme de l'arbre de la science et de la conscience. Quel acte maléfique ! Toi, vermine, simple être humain que Dieu chérit comme son propre enfant, tu as osé, par ce geste, chercher à te substituer à Lui. Car vouloir savoir, vouloir expliquer le monde, vouloir élever ta conscience, …, tout ça, c'est défier Dieu. C'est donc le péché suprême.
Pour ma part, je pense que c'est exactement le contraire qui est “péché”. Imagine que ton esprit soit étroit et que ta conscience soit étriquée, tu n'auras de cesse d'agir pour tes petits désirs personnels, tes petits intérêts privés et mesquins. Plus ton esprit est étroit, plus ta conscience est étriquée et plus tu ne te sentiras concerné que par ta petite personne et, fatalement, tu nuiras aux autres. Du coup, tes actes seront mal perçus par les autres ; ils seront nuisibles, voire dangereux pour autrui.
Si, au contraire, tu élargis ta conscience et ton savoir, tes actes ne pourront être que plus favorables à l'entente générale, ils ne viseront que le bien de la majorité, l'harmonie, la générosité, la compassion … car tu comprendras l'autre et lui tendras naturellement la main.